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L’institution imaginaire de la société

Cornelius Castoriadis , 1975

Dans cet essai, qui fut son maître livre, Cornélius Castoriadis s’attache à un réexamen fondamental des bases philosophiques de la pensée révolutionnaire. Il retrouve, chez Marx notamment, les préceptes de la " pensée héritée ", cette logique identitaire qui, depuis les Grecs, inspire la philosophie classique. Et il propose une " auto-institution " de la société qui laisserait cours, enfin, à l’imaginaire radical. Fruit d’une analyse précise de l’histoire et des luttes sociales à l’heure de l’effondrement des repères traditionnels de la révolution, ce livre, devenu un classique, propose un point de départ pour penser à neuf le projet de transformation de la société.

Editeur : Seuil (2 mai 1999)
Collection : Points Essais
Langue : Français
ISBN-10 : 2020365626
ISBN-13 : 978-2020365628


Plan de l’ouvrage

I Marxisme et théorie révolutionnaire

1 Le marxisme : bilan provisoire
- 1 La situation historique du marxisme et la notion d’orthodoxie
- 2 La théorie marxiste de l’histoire
- 3 La philosophie marxiste de l’histoire
- 4 Les deux éléments du marxisme et leur destin historique

2 Théorie et projet révolutionnaire
- 1 Praxis et projet
- 2 Racines du projet révolutionnaire
- 3 Autonomie et aliénation
3 L’institution et l’imaginaire : premier abord

II L’imaginaire social et l’institution

4 Le social-historique

5 L’institution social-historique : legein et teukhein

6 L’institution social-historique : l’individu et la chose

7 Les significations imaginaire-sociales

Voir en ligne : Résumé de la 1ère partie "MARXISME ET THÉORIE RÉVOLUTIONNAIRE" (pp. 11 à 96)

1 Message

  • L’institution imaginaire de la société 20 août 2020 07:11, par Matthieu

    C’est un livre monumental d’une complexité étourdissante ! Un ouvrage fascinant, mais d’une telle difficulté qu’il deviendra inévitablement un objet d’étude... Depuis sa mort en 1997, plusieurs livres ont expliqué et commenté la pensée de Castoriadis. Ainsi, après avoir lu "L’institution imaginaire de la société" et avoir trouvé dans la bibliothèque L’imaginaire comme tel d’Arnaud Tomés (aux éditions Hermann), je compte me procurer quelques ouvrages de Philippe Caumières, qui reprennent largement la notion d’autonomie et d’hétéronomie largement développée par Castoriadis (notamment chez Castoriadis : Le projet d’autonomie et surtout Castoriadis : critique sociale et émancipation). Quant à "L’institution imaginaire de la société" (IIS), s’il ressemble à un grand livre (plus de cinq cents pages dans une édition de poche), il doit avoir été lu et étudié au moins une fois dans sa vie. Cornelius Castoriadis (1922-1997) est sans aucun doute l’un des penseurs les plus puissants et les plus originaux de la seconde moitié du XXe siècle. Inspiré par Marx et Hegel mais aussi par Aristote et Freud, le philosophe grec a longtemps été un expert de la philosophie grecque ancienne avant d’émigrer en France après la Seconde Guerre mondiale. De plus, au cours de ce travail incroyablement dense, il entreprend une remise en question de la pensée héritée (comment Platon, Kant et Spinoza ont raison, comment ils ont tort, etc.) Vous trouverez également une critique presque imbattable de Marx et Hegel, j’ai trouvé ces livres dans la communauté du BBL, pour plus d’informations visitez leur site web. Publié en 1975, ce livre représente une somme de travail colossale. Véritable "titan de la pensée" selon l’expression d’Octovio Paz (1), Castoriadis est sans doute l’un des seuls philosophes contemporains qui puisse rivaliser avec les plus grands : Platon, Aristote ou Kant qui commentent et critiquent, non pas comme s’ils étaient des maîtres ou des idoles, mais comme leurs égaux (sic). Et à ce niveau, il est non seulement impressionnant, mais aussi éclairant sur ce que signifie être un penseur libre ! Pour Castoriadis, il ne cesse de soulever des pierres ! Dans IIS, le caractère polyphonique de sa pensée, la multiplicité des sujets et des disciplines abordés, la densité du sujet, ainsi que sa difficulté, peuvent ralentir certaines personnes. Mais sa critique lucide du marxisme et du capitalisme (ainsi que du structuralisme !!) vise à rendre le lecteur lucide, ou disons autonome. La chasteté n’a pas de réponse facile. Cependant, elle donne quelques pistes pour que chacun puisse trouver des solutions d’autonomie individuelle et/ou collective (ou sociale), en comprenant les apports de la philosophie et de la psychanalyse, même si parfois ceux-ci ont leurs propres limites (comme nous le verrons plus tard), selon l’aveu de ce penseur, décidément pas comme les autres. L’un des mots clés de Castoriadis est en effet le principe de réalité. Je reviendrai sur ce sujet.

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